Faire le bien paraît une notion abstraite. Cela semble être une question de philosophie.
Comment appliquer cette notion?
Faire le bien, c’est faire des choses qui contribuent à aider, à faire plaisir et à améliorer. Faire le bien, c’est pour certains simplement aimer en agissant. Le bien peut aussi être dans des petites choses qu’on accomplit. Faire le bien, c’est appliquer ce proverbe africain : « ce que tu fais, crie si fort que je n’entends pas ce que tu dis. »
La Bible dit :
Pierre, apôtre de Jésus Christ, à ceux qui sont étrangers et dispersés dans le Pont, la Galatie, la Cappadoce, l’Asie et la Bithynie, et qui sont élus selon la prescience de Dieu le Père, par la sanctification de l’Esprit, afin qu’ils deviennent obéissants, et qu’ils participent à l’aspersion du sang de Jésus Christ: que la grâce et la paix vous soient multipliées!
1 Pierre 1 : 1-2
Bien-aimés, je vous exhorte, comme étrangers et voyageurs sur la terre, à vous abstenir des convoitises charnelles qui font la guerre à l’âme. Ayez au milieu des païens une bonne conduite, afin que, là même où ils vous calomnient comme si vous étiez des malfaiteurs, ils remarquent vos bonnes oeuvres, et glorifient Dieu, au jour où il les visitera.
1 Pierre 2 : 11-12
La Bible nous offre un cadre globale pour faire le bien et bien le faire : le monde est marqué par la détresse, le mal, la souffrance et la pauvreté. Pourtant, Pierre ne parle pas d’actions sociales à proprement parler. Mais ces versets peuvent s’appliquer à une action chrétienne dans un monde en détresse.
3 axes pour méditer
- Nous faisons le bien en raison de qui nous sommes : le chrétien est Enfant de Dieu ; mais aussi en fonction du contexte dans lequel on vit.
Au Chapitre 1 : il est dit que les Chrétiens sont étrangers mais sont choisis. Pierre affirme pourtant que les Chrétiens sont des étrangers dans la dispersion alors que nous sommes français. Comment le comprendre? Selon la Bible, chaque chrétien est un étranger, est un exilé , un voyageur présent de manière temporaire sur terre. Notre patrie c’est auprès de Dieu. Nous avons la certitude de ce que nous avons donné notre vie à Jésus. Dans l’ancien Testament, il y a déjà des préfigurations de ce que nous vivons désormais en Jésus : dans Genèse 23, Abraham confesse aux fils de Heth qu’il est un étranger, un résident temporaire alors qu’il était dans la Terre Promise , celle que Dieu lui avait donné. Ou sinon pendant les 40 ans où le Peuple d’Israël était en désert, celui-ci était en attente de ce qui est promis, d’une terre où il soit chez lui. Les chrétiens sont des voyageurs en route, en attente. Aujourd’hui, en tant que chrétien, nous sommes en exil parmi les nations. Nous sommes appelés à avoir une belle conduite parmi les nations !
- Les chrétiens sont choisis par Dieu lui-même.
Pour le Père, nous sommes sa Volonté, il nous a voulu comme ses enfants. Nous avons été désignés par Lui. Pour l’Esprit, il s’agit de consécration et de sanctification nous conduisant à faire le bien. Pour le Fils, c’est l’obéissance et l’aspersion du sang. C’est le Dieu Trinitaire qui nous choisit. Nous avons été choisis pour recevoir le pardon de nos péchés et pour obéir à Dieu.
Dieu par Jésus et son sang a effacé les péchés, le Chrétien est une nouvelle créature. Les péchés passées commis ne nous agressent plus. Dieu inscrit sa Loi dans nos cœurs. C’est sur cette base de pardon des péchés et de renouvellement de notre être que nous pouvons donc faire le bien. Etranger sur cette terre et choisis par Dieu : voici notre identité.
Qu’est ce que cela implique?
- Se considère t-on comme des étrangers dans la dispersion?
- Ne pose t-on pas trop souvent nos valises en nous installant durablement comme si on était déjà arrivé à destination?
Quelles sont nos ambitions? Quelles sont nos priorités? Et comment on peut mettre nos ambitions et nos priorités à la perspective de ce que dit l’apôtre Pierre? Dieu nous a fait du bien en premier que en retour nous pouvons faire le bien. Être conscient de qui on est (des gens rachetés, graciés, choisis) nous permet de rester centrer sur Dieu et de nous ouvrir aux besoins des autres. On y accorde donc une juste valeur aux biens matériels. Notre identité, c’est Dieu qui nous la donne et un étranger ne va pas s’encombrer autant que quelqu’un qui s’installe. Ainsi, voyageons libres et légers …. Être des exilés nous pousse à faire du bien entre nous et aussi au milieu du monde.
« Bien-aimés, je vous encourage, en tant que résidents temporaires et étrangers sur la terre, à vous abstenir des désirs de votre nature propre qui font la guerre à l’âme. »
1 Pierre 2:11
Faire le bien c’est déjà… ne pas faire le mal. C’est si évident qu’il faut quand même le mentionner.
- Amené à batailler contre la chair
Faire le bien va à l’encontre de la chair et nature humaine.… la chair a poussé autrefois le peuple d’Israël à être dirigé vers leurs penchants ou à traiter durement leurs ouvriers.Ce sont des désirs que nous faisons naturellement et qui ne plaisent pas à Dieu. Chacun lutte à ses propres combats. La nature humaine attire l’homme aux péchés, il faut batailler. Et celui qui nous a délivré, c’est le Christ. Faire le bien va à l’encontre de notre nature humaine et Pierre le souligne : c’est un combat réel. Lutter contre nous-mêmes est normal, ne pas lutter est étrange. La normalité, c’est de lutter. Faire le bien, c’est aussi avoir une belle conduite parmi les nations. Une belle conduite, une belle œuvre : on aime ce qui est beau. Dans le bien, il y a aussi un aspect esthétique : et bien le faire !
Pour Jésus, cela se résume à 2 commandements :
- Aimer Dieu et aimer son prochain
Honorez tout le monde; aimez les frères; craignez Dieu; honorez le roi.
1 Pierre 2:17
Personne n’est exclu de cet appel à honorer le monde. Pas de favoritisme à avoir. Il ne s’agit pas d’aimer uniquement ceux qui nous aiment. Et l’action sociale (notamment en faveur des plus pauvres) fait partie de belles œuvres. Faire le bien commence déjà par l’Eglise qui est notre terrain d’application. Comme un vase qu’on remplit, il finit par déborder, et l’amour se propage à l’extérieur. De notre amour les uns pour les autres, les autres reconnaitront que nous sommes disciples de Jésus.
Faire le bien auprès des gens des nations :
- Auprès des maris non chrétiens, des maîtres non croyants. Tous sans exception doivent être prêts à partager l’espérance de Christ à notre prochain.
Et faire le bien …. C’est pour glorifier Dieu ! Car Dieu est le seul digne de Gloire.
Ayez au milieu des païens une bonne conduite, afin que, là même où ils vous calomnient comme si vous étiez des malfaiteurs, ils remarquent vos bonnes œuvres, et glorifient Dieu, au jour où il les visitera.
1 Pierre 2:12
Dans le sermon sur la Montagne, Jésus dit :
Que votre lumière luise ainsi devant les hommes, afin qu’ils voient vos bonnes oeuvres, et qu’ils glorifient votre Père qui est dans les cieux.
Matthieu 5:16
Faire le bien peut faire cesser les accusations que les hommes ont contre Dieu, Christ, et la Bible… Avoir un souci authentique pour les pauvres peut être un témoignage puissant au Dieu de la Bible. Le témoignage des chrétiens des premiers siècles permet de voir Dieu glorifier, les autres païens se sont tus et n’ont pu que constater le bien que les chrétiens font dans la société. Le texte de Pierre ne précise pas le jour de l’intervention de Dieu. Ce jour là, les hommes reconnaitront la souveraineté et la seigneurie de Dieu. Les gens seront obligés de plier le genou tellement Dieu est grand. Ce jour peut aussi marquer les non-croyants qui sont gagnés à la foi, aidés par la belle conduite des chrétiens.
Ne perdons pas le temps et agissons ! Mais que nos efforts soient entourés de prières : pour avoir la force de faire le bien dans un monde où on est étranger. Et que nous puissions glorifier Dieu au jour de son intervention. Faire le bien ce n’est pas nous qui agissons seul, mais c’est Dieu qui donne le vouloir et le faire pour le FAIRE ! Si on le fait par ses propres efforts, c’est de l’épuisement !